Le Grand Prix d'Espagne est un événement qui suscite des émotions en MotoGP™. Ces dernières années, Jerez a en effet été le théâtre d'innombrables batailles, d'une passion sans limite et d'un événement particulièrement douloureux. L'édition 2024 a été l'une des plus belles courses de la saison, mais qu'en est-il du passé de Jerez ? Si tu ne connais pas encore ce sport, découvre ces cinq Grands Prix fantastiques pour te préparer au mieux à un week-end MotoGP™ inoubliable.
1996 : Doohan vs Crivillé dans le dernier virage
Le Grand Prix d'Espagne 1996 est l'un de ces GP qu'on peut regarder encore et encore sans jamais s'en lasser. Un duel entre coéquipiers et une foule immense qui encourage la star locale Alex Crivillé ; le cocktail parfait pour de la passion et des rebondissements à chaque virage. En entrant dans la section du stade dans le dernier tour, la foule entre sur la piste alors qu'Alex Crivillé devance le Champion du Monde Mick Doohan. Les deux hommes évitent le grabuge et se lancent vers le dernier virage, où l'Australien décide de porter une attaque. La manœuvre est belle et au moment où Alex Criville met les gaz, l'Espagnol est victime d'un highside et abandonne à quelques centaines de mètres de la ligne d'arrivée. Ce succès marque le début d'une série de 11 podiums consécutifs pour Mick Doohan, tandis qu'Alex Crivillé devra attendre Brno 1996 pour s'adjuger sa première victoire.
2005 : le choc des titans
La première manche de la saison 2005 de MotoGP™ entrera également dans l'histoire grâce à un duel palpitant entre Valentino Rossi et Sete Gibernau, un an après leur bataille pour le titre. Le « Docteur » mène devant son grand rival à l'approche du dernier tour mais une erreur au virage 6 permet à Sete Gibernau de passer. Valentino Rossi tente de reprendre les commandes mais le n°15 garde l'avantage dans les virages 9 et 10. Pas du genre à céder, l'Italien tente une manœuvre audacieuse au virage 11 mais se fait contrer dans la courbe suivante, ce qui nous amène au dernier virage du circuit. Profitant d'une porte légèrement ouverte, Valentino Rossi attaque Sete Gibernau et l'envoie dans le bac à gravier. De son côté, le n°46 roule tranquillement jusqu'à la ligne d'arrivée et s'impose. Après cela, on aura droit à des mots durs entre les membres des deux équipes dans le Parc Fermé et un podium tendu. Sans aucun doute un des meilleurs GP d'Espagne.
2011 : folie sous la pluie
Après seulement une manche disputée en 2011, une hiérarchie se dessine déjà. Casey Stoner est le pilote à battre chez Repsol Honda, tandis que son remplaçant chez Ducati, Valentino Rossi, est à la peine. Avec Jorge Lorenzo, Dani Pedrosa et la fougue du regretté Marco Simoncelli, on s'attend à vivre une année spectaculaire. Jerez ne déroge pas à la règle avec un GP sur piste mouillée riche en surprises. Malgré les difficultés de Valentino Rossi chez Ducati, l'Italien est rapide sur le mouillé et au huitième tour, il tente un dépassement sur Casey Stoner au virage 1. Malheureusement, le « Docteur » tombe et fait chuter l'Australien avant de remonter sur sa machine. De son côté, Casey Stoner voit son GP se terminer prématurément. Au tour suivant, ce dernier applaudira son rival de façon sarcastique depuis le bord de piste. Dans le box après le drapeau à damier, Casey Stoner prononcera cette phrase devenue célèbre : « Peut-être que ton ambition l'a emporté sur ton talent », en s'adressant bien entendu au n°46. Colin Edwards abandonnera quant à lui sur problème mécanique et offrira à Nicky Hayden un dernier podium.
2013 : M.Márquez vs Lorenzo au virage 13
Marc Márquez (Ducati Lenovo Team) fait déjà parler de lui en 2013 et, après avoir remporté le Grand Prix des Amériques, il a bien l'intention de confirmer ses excellents débuts dans l'élite. Au lieu de cela, son coéquipier Dani Pedrosa devient le troisième vainqueur de l'année en autant de Grands Prix mais derrière, une bataille folle se profile. Comme en 1996 et 2005 (mais cette fois-ci pour la deuxième place), le virage 13 est le théâtre de moments historiques. Jorge Lorenzo occupe la deuxième place en entrant dans cette courbe mais à l'image de son ennemi juré huit ans plus tôt, Marc Márquez se jette et accroche son compatriote. Le natif de Cervera s'adjuge la deuxième place tandis que Jorge Lorenzo laisse éclater sa frustration avec un geste du doigt depuis le parc fermé.
2020 : une première pour Quartararo, M.Márquez se blesse
Premier Grand Prix après une pause inhabituellement longue en raison de la pandémie, le GP d'Espagne 2020 marque véritablement l'histoire de notre sport pour de nombreuses raisons. Fabio Quartararo (Monster Energy Yamaha MotoGP™) est en feu pour sa deuxième saison en MotoGP™ mais Marc Márquez est extraordinaire. Cependant, le n°93 se manque et effectue un sauvetage dont lui seul a le secret au virage 4 dans le cinquième tour, ce qui le fait rétrograder de la tête de la course à la 16e place. Cela permet à Maverick Viñales (Red Bull KTM Tech3) de prendre les commandes, avant qu'« El Diablo » ne le dépose et ne signe son premier succès dans l'élite. Pendant ce temps, Marc Márquez s'emploie pour remonter et pilote comme une véritable légende pour retrouver le top 10. Au 20e tour, il monte virtuellement sur le podium et semble en mesure de passer deuxième avant d'être victime d'un violent highside au virage 3. À ce moment-là, il ne s'agit pas d'une simple chute spectaculaire du n°93. Suite à cet incident, l'Espagnol déclarera forfait pour le reste de la saison et fera face, à son retour, à d'autres blessures, à des problèmes, à une Honda plus que capricieuse et à la fin de son chapitre en orange.
Aujourd'hui, cinq ans plus tard, Marc Márquez est en tête du Championnat après un retour au sommet incroyable. Le n°93 retrouve ce week-end ce circuit de Jerez sur lequel il a une revanche à prendre.