La bataille entre Francesco Bagnaia (Ducati Lenovo Team) et Jorge Martín (Prima Pramac Racing) à Sepang était tout simplement extraordinaire. Pendant trois tours, la tension et l'excitation n'auraient pas pu être plus palpables. Après la victoire de Pecco Bagnaia, la dernière manche, décisive pour le titre, se déroulera à Barcelone dans le cadre d'un Grand Prix de la solidarité pour Valence. Sans plus attendre, penchons-nous sur les principales déclarations entendues ce week-end à Sepang.
« On a essayé de donner l'aspiration à tout le monde »
Sachant que prendre des points à Jorge Martin était une priorité en Malaisie, Pecco Bagnaia a confié avoir donné des opportunités d'aspiration à d'autres pilotes tout au long du week-end pour essayer de placer quelques adversaires entre lui et le leader du Championnat. Finalement, cela n'a pas fonctionné, mais le n°1 compte bien réitérer à Barcelone.
« C'était fantastique parce qu'on s'est battus de manière assez agressive, mais propre parce qu'on ne s'est jamais touchés. Je savais qu'après trois ou quatre tours, si j'étais devant et que j'attaquais, je pouvais creuser l'écart, pas seulement par rapport au rythme mais aussi également la température des pneus. J'ai donc pu imposer mon rythme et prendre le large. Après cela, j'espérais simplement qu'Enea et Marc réduisent l'écart avec Jorge, mais on sait qu'en ce moment, au Championnat, on fait la différence et cela nous donne la possibilité de creuser l'écart. Même en ralentissant un peu, on aurait terminé avec sept secondes d'avance sur le troisième ».
« C'est quelque chose qu'on doit améliorer pour la prochaine course à Barcelone. On a essayé de donner l'aspiration à tout le monde pendant le week-end pour que quelqu'un s'intercale pendant que je gagne les deux courses. On verra bien. En tout cas, je suis content de ce que j'ai fait aujourd'hui. C'est dommage pour hier, parce qu'aujourd'hui j'ai touché la même bosse qu'hier et je n'ai pas chuté. Parfois, les choses tournent mal, mais je suis heureux de ce qu'on a fait. Heureux de ce week-end. Passons à la prochaine course en étant pleinement concentrés et en essayant de gagner les deux batailles ».
« À Barcelone, tout peut arriver »
Avec 24 points de retard avant le dernier Grand Prix, Pecco Bagnaia est bien conscient de la difficulté de la tâche qui l'attend à Barcelone. Toutefois, rien n'est impossible.
« Mathématiquement, c'est encore possible. On sait que c'est très difficile, mais à Barcelone, tout peut arriver. Là-bas, j'ai chuté en Sprint alors que je menais d'une seconde. J'essayais d'éviter les erreurs et j'ai chuté de la même manière, donc ce sera difficile. Les conditions seront plus difficiles qu'en juin car il fera froid. Il y a deux virages délicats à Barcelone : le 2 et le 5. Il sera important d'essayer d'être compétitif tout en restant calme. J'aurai aussi besoin d'Enea ».
« C'était trop risqué de continuer à attaquer »
Après trois tours de course fascinants, Pecco Bagnaia est parvenu à creuser l'écart et s'imposer devant Jorge Martín, qui s'est contenté volontiers de ces 20 points cruciaux dimanche. Le « Martinator » a fait part de ses impressions sur ce qui s'est passé en Malaisie.
« Je me suis bien amusé. Grâce à Pecco, je m'améliore tous les jours. Chaque jour, on est de plus en plus forts. Je pense qu'on n'a jamais eu une telle bataille dans notre carrière. Bien sûr, on a toujours été proches, mais on n'a jamais eu un duel avec 11 dépassements en trois tours. J'ai senti que j'étais assez fort pour faire ça. Je pense que le fait de mettre le medium à l'avant était le meilleur choix pour moi. C'était peut-être un peu un pari pour les premiers tours. C'était vraiment difficile de freiner, mais je suis très heureux d'avoir pu attaquer Pecco ».
« C'était vraiment difficile de dépasser quelqu'un comme lui qui freine très fort et qui peut arrêter la moto très facilement, mais j'ai réussi à le faire. Je pense que si j'avais pu prendre la première position pendant un tour complet, ça aurait tout changé, mais sur la fin il avait un rythme incroyable. Pour moi, c'était trop risqué de continuer à attaquer, donc je me suis contenté de contrôler l'écart avec le pilote de derrière et d'essayer de tenir jusqu'à la fin ».
« Rien n'est fait tant que ce n'est pas joué mathématiquement »
Malgré une excellente position à un week-end de la fin de la campagne, Jorge Martín garde la tête froide.
« Pour moi, la confiance ne change pas beaucoup, que ce soit pour cette course ou pour la suivante. Il est certain que j'ai confiance en mon travail et en la façon dont je suis arrivé jusqu'ici. Je pense que c'est un privilège d'en être là. Se battre avec un champion comme Pecco, c'est fou. Bien sûr que je suis confiant. Je suis heureux qu'on ait pris sept points de plus ce week-end. Je me sens un peu plus proche de l'objectif final, mais rien n'est fait tant que ce n'est pas joué mathématiquement, alors on doit rester très concentrés. J'y crois jusqu'à la fin ».
« Ils étaient tout simplement plus rapides que moi »
Marc Márquez (Gresini Racing MotoGP™) était aux premières loges pour suivre le duel entre Pecco Bagnaia et Jorge Martín mais l'Espagnol n'a jamais été en mesure de s'en mêler. Pourquoi ? La raison était assez simple.
« Ils étaient tout simplement plus rapides que moi. Parfois, vous êtes derrière quelqu'un et vous dites devant la télévision : "Pourquoi tu ne dépasses pas ? Pourquoi tu ne te joins pas à la bataille ?" Aujourd'hui, j'ai beau avoir essayé de me joindre à la bataille, ils étaient plus rapides que moi et ce n'était pas possible en termes de vitesse ».
« Ralentir la course de 10 secondes est impossible »
Après la course, Marc Márquez a été interrogé sur la tactique potentielle que Pecco Bagnaia aurait pu jouer pour essayer de permettre à son coéquipier, Enea Bastianini (Ducati Lenovo Team), et à d'autres, de se joindre à la lutte afin de donner un peu de fil retordre à Jorge Martin. Cependant, les prétendants au titre étant tout simplement sur une autre planète une fois encore ce dimanche en Malaisie, cela n'a jamais été possible.
« Le problème, c'est que la différence entre Pecco, Martín et les autres était énorme. Bastianini a terminé à 10 secondes de Pecco, alors ralentir la course de 2 à 3 secondes, ça peut se faire, mais la ralentir de 10 secondes, c'est impossible ».
« Oh, p*****, parfait ! »
Fort heureusement, Jack Miller (Red Bull KTM Factory Racing), Brad Binder (Red Bull KTM Factory Racing) et Fabio Quartararo (Monster Energy Yamaha MotoGP™) n'ont pas été blessés dans l'incident spectaculaire du virage 2 qui a provoqué un drapeau rouge. Dans une interview d'après-course, Joan Mir (Repsol Honda Team) a déclaré avoir été inquiet pour Jack Miller puisque le pilote Honda a roulé sur les jambes de l'Australien en tentant d'éviter le grabuge. Après un passage dans le garage du n°43, l'Espagnol était plus que soulagé de voir son adversaire debout.
« Honnêtement, j'étais très inquiet, car lors du premier départ, j'ai pris un très bon envol et doublé pas mal de monde. Dans le premier virage, j'ai pris l'extérieur, j'étais derrière... autour du top 10, donc si j'avais pu prendre l'autre virage, j'aurais pu être en très bonne position. Cependant, je suis tombé sur l'accident avec Fabio, Miller et Brad. J'ai roulé sur Jack, puis j'ai vu l'ambulance et tout le reste. J'étais très inquiet, car je lui avais roulé sur les jambes et que je ne savais pas comment il allait. J'étais inquiet pour lui, mais je suis allé dans son box et il m'a dit :
- "Non, je vais bien ! Je vais bien !
- Et ta jambe ?
- Oui, j'ai juste un bleu ici.
- Oh, p***** parfait !"
Mais j'étais inquiet ».
19 Grands Prix disputés, plus qu'un sur la liste. En solidarité avec Valence, nous roulerons à Barcelone pour connaître le nom du Champion du Monde MotoGP™ 2024.