Ils ne pouvaient être qu'italiens. La passion et la fierté se déversant de ces couleurs rouge vif, Ducati a célébré sa 100e victoire en MotoGP™ dimanche. Il fallait que ce soit à Misano, même si le Mugello aurait fait l'affaire, et il fallait que ce soit un pilote italien qui aille la chercher. Ajoutez à cela ce cinquième titre constructeurs consécutif et c'est le week-end parfait pour l'usine de Bologne, mis à part la chute de Francesco Bagnaia.
Honnêtement, je ne pense pas qu'aucun d'entre nous n'ait réalisé ce qui nous attendait à Suzuka en 2003 lorsque Ducati est entré dans la cour des grands. Le tragique Grand Prix du Japon au cours duquel Daijiro Kato a perdu la vie a éclipsé tous les autres événements, y compris la troisième place de Loris Capirossi grâce au moteur V4 Desmosedici logé dans le cadre en treillis tubulaire d'acier caractéristique de Ducati. On a commencé à y prêter davantage attention lorsque l'ancien Champion du Monde 125 et 250cc Loris Capirossi s'est élancé de la première ligne lors de la deuxième manche en Afrique du Sud.
À cette époque, la menace qu'ils représentent pour les géants japonais émerge et lors du troisième Grand Prix à Jerez, Loris Capirossi et son coéquipier Troy Bayliss verrouillent les deux premières places des qualifications. La première victoire n'est plus très loin. Trois courses plus tard, à Barcelone, Loris Capirossi l'emporte devant les Honda de Valentino Rossi et Sete Gibernau. C'est la première fois qu'un pilote italien gagne sur une machine italienne depuis 27 ans. Ducati est lancé après cette première victoire dans l'élite, bien qu'ils aient connu le succès en Grand Prix dans les catégories inférieures. En 1958, l'Italien Alberto Gandossi s'adjuge deux GP et se classe deuxième du Championnat du Monde 125cc. Un an plus tard, Mike Hailwood devient le plus jeune vainqueur de Grand Prix de l'histoire en remportant son premier GP en Ulster au guidon d'une Ducati 125cc. L'usine italienne aura un premier aperçu de la classe 500cc en 1971 et 1972. Bruno Spaggiara, déjà vainqueur d'un Grand Prix 125cc sur une Ducati en 1958, offre à la marque son premier podium dans l'élite avec une troisième place derrière les MV Agusta de Giacomo Agostini et Alberto Pagani à Imola en 1972.
Loris Capirossi continue de rappeler aux usines japonaises que Ducati est un adversaire sérieux avec trois victoires consécutives au Grand Prix du Japon sur le circuit de Motegi (propriété de Honda) entre 2005 et 2007. Il apparaît comme un potentiel candidat au titre en 2006 jusqu'à ce qu'un incident dans le premier virage à Barcelone ne réduise ses chances à néant. Lors de la dernière course de la saison, Troy Bayliss gagne à Valence devant Loris Capirossi, mais tout ce qui s'est passé jusqu'à ce moment est éclipsé par l'arrivée d'un jeune Australien portant le rouge de Ducati. Casey Stoner écrase tout simplement la concurrence et le Championnat un an plus tard.
Quel duo ! Stoner et la Ducati 800cc. Ses 10 victoires en Grand Prix apportent non seulement à Ducati leur premier titre mondial mais font également voler en éclats la théorie selon laquelle les 800cc sont plus lentes que leurs homologues 990cc. Voir Casey Stoner faire glisser la Ducati n°27 entourée des étoiles du drapeau australien, souvent avec le pneu arrière Bridgestone fumant, est un véritable spectacle alors que le natif de Southport réécrit les livres d'histoire. Il devient le deuxième plus jeune pilote à être sacré en catégorie reine. Seuls Giacomo Agostini, Mick Doohan et Valentino Rossi ont remporté plus de Grands Prix en une saison.
Casey Stoner est le premier pilote de l'ère MotoGP™ à avoir mené tous les tours de trois courses consécutives et a établi un record de 18 arrivées dans les points en une saison. C'est une combinaison imbattable d'ingénierie brillante et de pur génie du pilote. Il remporte 13 autres Grands Prix pour Ducati avant de partir pour Honda en 2011 où, comme on pouvait s'y attendre, il offre le titre mondial à l'usine japonaise.
Ducati a rejoint les géants des Grands Prix que sont Honda et Yamaha dans le cercle des usines avec au moins 100 victoires en GP dans l'ère moderne du MotoGP™. Ils ajouteront un nouveau titre suprême et d'autres victoires à leur palmarès d'ici la fin de la saison. Qui sait quand/si cet incroyable parcours prendra fin ? Rien n'indique que leur règne soit menacé avant un moment.
Les solides fondations posées par Loris Capirossi et Casey Stoner leur ont bien servi.