M.Márquez : « Sportivement parlant, mon chemin était tout tracé »

Pour DAZN, l'octuple Champion du Monde parle de sa situation actuelle, du championnat et de son futur

 

À la veille du Grand Prix d'Allemagne, qui est l'une des dates les plus importantes du calendrier de Marc Márquez (Gresini Racing MotoGP™), le pilote espagnol a accordé un entretien exclusif au journaliste espagnol Izaskun Ruiz pour DAZN. Dans celui-ci, le n°93 parle de sa situation actuelle, du championnat et, bien sûr, de son avenir.

Ce qu'il a appris en 2023

L'entretien s'est déroulé dans les jours précédant l'action au Sachsenring, et la première chose dont le n°93 a parlé est la différence entre la situation de 2024 et celle de 2023. La saison dernière, Marc Márquez a été « forcé » d'abandonner le GP d'Allemagne après avoir été victime d'un highside au virage 7 pendant le warm-up, ce qui lui a causé une petite fracture du pouce gauche : « Le Grand Prix d'Allemagne de l'année dernière m'a permis de voir la réalité et d'apprendre qu'on ne peut pas se faire de fausses attentes. Jusqu'à ce jour, je m'étais toujours fixé des objectifs, et c'est là que j'ai compris que les attentes et les objectifs doivent toujours être réalistes. Ce week-end-là, je ne savais pas comment voir la réalité, je ne savais pas comment réagir. Je me heurtais à un mur ».

L'octuple Champion du Monde a répété à plusieurs reprises que l'idée de raccrocher les cuirs lui avait traversé l'esprit après les obstacles qu'il a rencontrés ces dernières années. Cependant, depuis son arrivée dans l'équipe de Nadia Padovani, les choses ont radicalement changé pour lui et il a le sentiment d'avoir évolué : « J'ai évolué, surtout dans ma façon de me fixer des objectifs réalistes. Vous ne pouvez pas vous rendre sur un circuit, quelle que soit votre histoire, comme je l'ai fait l'année dernière et essayer de gagner la course. Ce Grand Prix a été frustrant. Avec le majeur levé, ou le regard déprimé vers le mur, alors que je savais que quelque chose était cassé après l'accident et que je devais endurer une nouvelle blessure... Cela m'a appris à gérer, à savoir m'adapter et à ne pas créer de fausses attentes ».

Comment il a abordé le GP d'Allemagne

Pour la même raison, Marc Márquez ne s'est pas créé d'attentes pour le Grand Prix d'Allemagne 2024, où il a effectué dimanche une remontée sensationnelle qui s'est terminée par un podium historique : « Ce n'est pas grave de ne pas gagner au Sachsenring, il y a une pause estivale et la seconde partie de la saison va commencer. Au début de l'année, il y a deux ou trois circuits que vous vous fixez parce que vous pensez pouvoir faire mieux. Austin était l'un d'entre eux et j'ai chuté en course, et le Sachsenring en est un autre, mais si je ne gagne pas, la vie continue et il y aura d'autres opportunités pendant le reste de la saison et l'année prochaine ».

« Je suis prêt à ne pas gagner ici. Pour moi, ne pas gagner ici n'est pas un échec, mais je sais que c'est ce qui sera dit et je ne suis pas inquiet. J'ai les idées très claires et je sais ce que j'ai l'intention de réaliser cette saison », a-t-il déclaré dans les jours précédant le week-end dans la Saxe.

La lutte pour le titre

L'Espagnol a également été interrogé sur ses principaux rivaux dans la lutte pour le titre et sur ses chances de se battre pour la couronne : « Bagnaia a progressé lors des dernières courses et il a élevé son niveau. Martín s'en rapproche, il n'est pas à son niveau, mais il s'en rapproche. Moi j'ai un peu stagné, je suis resté là où j'étais à Jerez et au Mans ».

« Les gens me disent que oui, et j'ai été proche, mais il faut voir la réalité et la réalité est la suivante : comment je peux être dans la bagarre si je sauve les meubles les dimanches ? Il y a toujours deux pilotes qui sont constamment plus rapides et qui sont en tête. Beaucoup de choses doivent se passer, mais je ne me vois pas dans la lutte pour le Championnat du Monde. L'objectif sera de terminer dans les trois premiers, même si ce ne sera pas facile non plus ; on doit faire face à Bastianini », a-t-il déclaré avant de révéler qui il considère comme le favori : « En ce moment, je considère Pecco comme le plus fort. Il a la stabilité mentale et les résultats. Il a une inertie qui, c'est vrai, peut changer dans quelques courses, mais pour l'instant c'est une inertie qui fait peur ».

Son avenir avec Ducati et les options qu'il a envisagées

Après toute la frénésie du marché des pilotes 2025, le n°93 a parlé de la question de savoir si Bagnaia a pu être dérangé par son arrivée dans le team officiel : « Je pense que Bagnaia a bien pris le fait que nous serons coéquipiers l'année prochaine. Si j'étais lui, je le prendrais comme un défi. "Ils m'ont mis avec le pilote qui a actuellement le plus de titres de Champion du Monde sur la grille de départ, sur ma moto, et j'ai gagné, j'ai montré que je gagnais". Il faut lui demander comment il l'a pris ».

Poursuivant dans la veine du mercato, le natif de Cervera a confirmé que ses options de quitter Ducati pour Aprilia ou KTM étaient bien réelles : « C'était une possibilité, c'était l'option C, vous ne la mettez pas au second plan, mais oui, pourquoi pas ? Ce sont deux marques européennes qui se portent bien et qui ont une méthode de travail et une progression qui leur permet de gagner des courses. Donc oui, c'était une option réelle et réalisable ».

En ce qui concerne l'autre partie de l'accord, Ducati a dû « sacrifier » un certain nombre de pilotes et de motos, ce à quoi l'Espagnol a répondu : « Cher ou bon marché, cela dépend des deux prochaines années. Il était écrit que Ducati devait perdre deux motos, moi je voulais le championnat. Une marque ne peut pas avoir huit motos. Je me suis mis à la place du fan et il faut quatre Yamaha. C'est une loi non écrite, les Japonais doivent atteindre un bon niveau. Le championnat en a besoin ».

Et bien plus encore !

Au cours de cet entretien, Marc Márquez a également parlé de ses sponsors pour 2025 et a admis : « Sportivement parlant, mon chemin était tout tracé. Maintenant, il y a toute l'équipe Vertical et mon manager qui travaillent dessus, avec mes sponsors et avec Ducati pour trouver le meilleur compromis. En ce qui me concerne, j'aimerais rester avec Red Bull et les sponsors à vie mais ça ne dépend pas de moi ». Enfin, il évoque la prolongation de son frère Alex Márquez (Gresini Racing MotoGP™) chez Gresini, son week-end à Assen qui s'est terminé par une pénalité de 16 secondes, et bien sûr, il a répondu à la rumeur selon laquelle Lewis Hamilton, ancien champion de Formule 1, envisage d'acquérir une partie de Gresini Racing : « On m'a dit non, mais s'il veut l'acheter, discutons-en et je deviendrai associé». Retrouvez l'intégralité de l'interview sur DAZN.

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