Vous êtes prêts ? Le MotoGP™ débarque au Mans pour le GP de France !

Le mythique tracé de la Sarthe accueille une cinquième manche du Championnat du Monde particulièrement prometteuse

Après leur collision au Portugal, le COTA offrait l'opportunité d'un nouveau feu d'artifice entre le Champion en titre Francesco Bagnaia (Ducati Lenovo Team) et l'octuple Champion du Monde Marc Márquez (Gresini Racing MotoGP™). Pourtant, ce ne fut pas le cas, Pecco Bagnaia n'étant pas dans le rythme alors que Marc Márquez est parti à la faute. À Jerez, la rivalité était toujours à son paroxysme et cette fois, les deux hommes avaient le même rythme. Deux pilotes, deux styles de pilotage très différents, et un seul vainqueur. C'est un choc de titans, un véritable combat pour postérité, et c'est Pecco Bagnaia qui l'a emporté.

CHOC DES TITANS

Chaque fois que le champion en titre vacille (comme tous le font un jour), les questions semblent venir rapidement, bien que le n°1 n'ait jamais manqué de réponse. Ce fut le cas après le GP des Amériques, et quelle réponse ! Tout semblait écrit pour offrir à Marc Márquez un conte de fées pour son retour au pays, mais le champion en titre a répondu présent, comme il l'avait fait en Aragon en 2021 pour décrocher sa première victoire. D'abord, il s'est employé en début de GP pour se frayer un chemin jusqu'aux commandes de la course. Ensuite, il en a gardé sous le pied pour pouvoir mettre un coup d'accélérateur, s'offrir le meilleur tour en course au 23e des 25 boucles, puis rester sur les rails pour ne pas être menacé jusqu'à la ligne d'arrivée. C'était un magnifique rappel de son talent pour tous ceux qui en avaient besoin.

Cela dit, après les ennuis qu'a eu Marc Márquez depuis Jerez 2020, il y a du sublime à trouver même dans la défaite. Un premier podium par temps sec depuis 2022, le premier sur une Ducati, à quelques dixièmes du champion en titre sur la moto la plus récente (et après que les deux ont amélioré l'ancien record du circuit) sont à célébrer. Si Pecco Bagnaia a répondu à certaines interrogations à Jerez, Marc Márquez l'a fait aussi. Que dire de cette joie que dégage le n°93 d'être là, de retour en bataille à l'avant, préparant cette dernière offensive ou ce plongeon vers la gloire qu'il a dit devoir essayer pour pouvoir dormir la nuit ? C'est un véritable message envoyé à ses fans, à ses rivaux et à ses ennemis. C'est la raison pour laquelle il a fait l'objet d'un des transferts les plus marquants de l'histoire de ce sport, et cela porte ses fruits. Il est peut-être sixième au classement général, mais il n'est qu'à 32 points de la tête et il ne fait que gagner en vitesse. Jerez a été un week-end parfait pour Pecco Bagnaia, mais Marc Márquez n'a pas gagné huit championnats en ne perdant jamais. Il les a remportés en obligeant ses rivaux à être au top niveau chaque semaine.

TOUJOURS DEVANT

Jorge Martín (Prima Pramac Racing) reste le leader du Championnat du Monde. Le n°89 était proche de prendre un avantage considérable dimanche à Jerez, mais une chute alors qu'il menait, ainsi que la victoire de Pecco Bagnaia (qui était 10 points plus près de lui que Marc Márquez) le laissent avec une avance très limitée de 17 points sur le n°1. Jorge Martín reste toutefois en tête et l'Espagnol a eu une semaine pour corriger les choses qui ne sont pas allées dans son sens. Va-t-il régler la mire ce week-end ? Le Mans n'a jamais été son terrain de prédilection, mais il n'est pas le leader du général pour rien et cette saison, c'est grâce à une meilleure régularité plutôt qu'à un rythme explosif sur tous les circuits.

De son côté, Marco Bezzecchi (Pertamina Enduro VR46 Racing Team) était de nouveau dans le coup à Jerez, ce qui pourrait être un élément clé sachant que le GP d'Espagne était plus difficile la saison dernière. Alors que le paddock se dirige vers un lieu bien différent (Le Mans, un circuit qu'il a absolument dominé en 2023), Marco Bezzecchi se sent probablement davantage prêt à se battre qu'il ne l'était après une pré-saison difficile. L'Italien peut-il causer des problèmes, dans le bon sens du terme, à l'avant cette fois-ci ?

Toujours côté Ducati, Alex Márquez (Gresini Racing MotoGP™) doit être heureux d'avoir battu Enea Bastianini (Ducati Lenovo Team) à Jerez avec une quatrième place, mais les deux hommes se sentiront légitimes pour un podium, et Enea Bastianini pour la victoire, après avoir déjà pris l'avantage sur Pecco Bagnaia. Franco Morbidelli (Prima Pramac Racing), quant à lui, améliore son rythme GP après GP mais il cherche à présent des résultats le dimanche, tout comme Fabio Di Giannantonio (Pertamina Enduro VR46 Racing Team), qui tentera d'imiter son coéquipier, monté sur le podium de Jerez.

Time Schedule: French GP
Time Schedule: French GP

UN REQUIN DANS L'EAU

Chez KTM et GASGAS, il y a beaucoup à dire, et tout d'abord sur le rookie Pedro Acosta (Red Bull GASGAS Tech3). L'Espagnol a signé un nouveau résultat honorable avec un podium en Tissot Sprint à Jerez devant un public enthousiaste, et la voie semblait toute tracée pour dimanche. Cependant, une lourde chute au warm-up puis des péripéties en course l'ont contraint à se battre en queue de peloton jusqu'à arracher un top 10. Son bilan au Mans ? L'an dernier, en Moto2™, il a commis une erreur qui l'énerve encore aujourd'hui, une erreur qu'il a très peu de chances de répéter le connaissant.

Brad Binder (Red Bull KTM Factory Racing) voudra quant à lui un week-end plus tranquille après quelques chutes qui lui ont coûté cher ces derniers temps, mais le dimanche à Jerez a permis au Sud-Africain d'engranger une nouvelle fois un bon nombre de points. Toutefois, le n°33 n'est pas là juste pour cela, il vise la victoire. Pour Jack Miller (Red Bull KTM Factory Racing), il s'agit de trouver le rythme pour rester à l'avant, tandis qu'Augusto Fernández (Red Bull GASGAS Tech3) cherchera à reproduire sa performance de l'an dernier en France, où il s'était classé quatrième.

UN ATOUT DANS LEUR MANCHE ?

Après son coup d'éclat au COTA, Maverick Viñales (Aprilia Racing) a connu un week-end plus difficile à Jerez. Les conditions des qualifications ont relégué les Aprilia en milieu de peloton, puis le Catalan a chuté (comme beaucoup) en Tissot Sprint, avant d'être battu par Miguel Oliveira (Trackhouse Racing) le dimanche. Le GP d'Espagne n'est probablement pas une référence pour juger le COTA comme un cas exceptionnel. Il est plus probable que cette performance en Amérique se reproduise à des endroits comme la Catalogne, Silverstone, Misano, Phillip Island... et Le Mans ? Il ne serait pas surprenant de voir Maverick Viñales sortir une nouvelle masterclass en France. « BatMav » sait ce qu'il faut faire pour gagner sur ce circuit sous une forte pression.

Pour Aleix Espargaró (Aprilia Racing), la saison est plus difficile jusqu'à présent et Le Mans est la prochaine occasion de commencer à reconstruire, tout comme l'a fait Miguel Oliveira (Trackhouse Racing) à Jerez. Le Portugais était le meilleur pilote Aprilia le dimanche et il voudra construire à partir de cette base alors que la silly season démarre tranquillement, ce qui met une pression supplémentaire sur les épaules des pilotes d'usine. Son coéquipier Raúl Fernández (Trackhouse Racing) a également trouvé des points positifs à Jerez mais il lui en faudra d'autres dans la Sarthe pour aller décrocher le top 10.

LES HÉROS LOCAUX EN QUÊTE DE PLUS

Yamaha a connu un week-end compliqué à Jerez, même si Fabio Quartararo (Monster Energy Yamaha MotoGP™) a été surpris (ils en conviendront après une qualification difficile) par son résultat en Tissot Sprint en se classant cinquième malgré sa pénalité. Le dimanche a cependant été pénible car « El Diablo » n'a pu sauver qu'un point derrière son coéquipier Alex Rins (Monster Energy Yamaha MotoGP™) après être parti du fond de la grille.

Au Mans, il faudra se concentrer sur les objectifs habituels : améliorer le rythme, travailler sur la vitesse en time-attack, obtenir une meilleure position sur la grille de départ. C'est aussi le GP national du premier Champion du Monde français de la catégorie reine et Fabio Quartararo voudra récompenser la dévotion du public et très certainement battre son coéquipier cette fois-ci.

Chez Honda, on a parlé d'une nouvelle direction lors du Test de Jerez et l'équipe a réalisé de nombreux tours en piste. Le géant japonais espère pouvoir commencer à accrocher le wagon et progresser, même s'il y a déjà eu quelques points positifs lors du week-end de course puisque Joan Mir (Repsol Honda Team) a terminé 12e, devant les deux Yamaha officielles. Pourtant, le n°36, son coéquipier Luca Marini (Repsol Honda Team), Takaaki Nakagami (IDEMITSU Honda LCR) et Johann Zarco (CASTROL Honda LCR) en veulent encore plus. Pour le Français, une chute en fin de Tissot Sprint l'a privé de quelques bons points, et dimanche, le Cannois a été perturbé par quelques accrochages en piste. À domicile, il fera donc tout son possible pour offrir du spectacle à ses fans.

Les spectateurs du Mans ne manqueront pas de rendre la pareille alors que les tribunes pleines à craquer se préparent à accueillir le retour du MotoGP™ dans la Sarthe. Ce n'est pas pour rien qu'il s'agit d'un classique et avec les rivalités qui font rage, l'écart au championnat qui se resserre et les records de piste qui s'enchaînent, il ne faut surtout pas manquer le Michelin® Grand Prix de France !